Le Rallye du Condroz s’est conclu dimanche dans la tristesse après l’accident qui a coûté la vie à Margaux et Romain. Le promoteur du BRC souhaite témoigner de ses plus sincères condoléances aux familles touchées, leurs proches et leurs amis.
Naturellement, l’aspect sportif a été totalement éclipsé par ce drame. La victoire de Nikolay Gryazin, qui était à 25 ans pour la première fois au départ de ce Rallye du Condroz, était pourtant remarquable. Au volant de sa Skoda Fabia Rally2 Evo du team Toksport, structure pour laquelle il dispute aussi le WRC-2, suivie en Belgique par l’équipe Wevers Sport, il avait réussi samedi après-midi à prendre le meilleur sur Stéphane Lefèbvre, le cador français du WRC-2, qui était jusqu’alors invaincu cette saison dans notre pays. Lorsque Stéphane Lefebvre, fraîchement couronné Champion de Belgique des Rallyes 2022, cassait dimanche matin la transmission de sa Citroën C3 Rally2 dans la spéciale d’Ouffet-Terwagne, le pilote Skoda était assuré de la victoire.
« J’étais au départ pour prendre de l’expérience sur les spéciales sur asphalte couvertes de boue et sales. Mais aussi pour affronter Stéphane Lefèbvre, que je connais bien pour le côtoyer en Championnat du Monde. Avec lui au départ, je savais que le niveau serait très relevé. Au début, j’ai été un peu étonné par la vitesse moyenne des spéciales et les routes glissantes. Dès samedi après-midi, j’ai trouvé mon rythme. Et avec 6 meilleurs temps en 10 spéciales, j’ai pu conclure la journée du samedi avec une avance de 2"6. Malheureusement, Stéphane a cassé sa transmission dimanche matin. Dès cet instant, j’ai pu contrôler. C’est vraiment un parcours très rapide, où il faut oser », expliquait Nikolay Gryazin.
Jusqu’à son retrait dimanche matin, Stéphane Lefèbvre était en lutte pour la victoire, mais sur un freinage, l’arbre de transmission central de sa C3 Rally2 se brisait, sans doute la conséquence d’un lourd impact sur un casse-vitesse de cette ES14 de Verlaine-Jehay. « Les roues arrière se sont bloquées sur un freinage. J’avais déjà ressenti des vibrations dans la transmission. L’assistance de direction a aussi cassé. J’ai directement compris ce qu’il s’était passé, car à Spa, nous avions déjà cassé l’arbre central, hélas », regrettait Stéphane Lefebvre, qui s’était assuré samedi matin de son premier titre belge. Le Nordiste est ainsi le premier pilote étranger à conquérir la couronne belge depuis le regretté Rocco Theunissen en 2000 et 2002.
Le double Champion de Belgique des Rallyes, Adrian Fernémont, qui avait démarré très fort samedi matin, semblait bien parti pour terminer au deuxième rang, mais un Cédric Cherain tout simplement bluffant s’est offert une impressionnante remontée le dimanche. Au volant de sa Porsche 997 GT3, le Liégeois avait déjà étonné tous les suiveurs en bouclant la journée du samedi au quatrième rang. Dimanche, il partait à l’assaut des chronos, signant des temps impressionnants sur un parcours certes rapide, mais aussi traditionnellement sale et glissant. Il se rapprochait ainsi d’Adrian Fernémont et, sous la pluie, il poussait le pilote Skoda à la faute dans la toute dernière spéciale. Adrian Fernémont effectuait en effet un tout-droit sur le freinage où, quelques minutes plus tard, Xavier Bouche allait sortir de la route pour le compte. C’était suffisant pour permettre à Cédric Cherain de s’emparer de la deuxième place, celle de premier pilote belge.
« C’est sans doute ma plus belle course à ce jour. J’ai déjà gagné des rallyes, mais terminer deuxième ici, sous la pluie, jamais je n’aurais pensé que c’était possible. J’ai attaqué du premier au dernier mètre. Cette Porsche 997 GT3 est une voiture fantastique. Je suis vraiment en confiance à son volant ! J’ai tout donné car je sentais qu’un exploit était possible, et cela a marché. C’est incroyable », glissait Cédric Cherain, relâchant la pression et en larmes à l’arrivée, ignorant encore le drame qui s’était joué dans la spéciale précédente.
Adrian Fernémont était admiratif face à la performance de son camarade de jeu : « C’était du grand Cédric Cherain. Incroyable. J’ai vraiment attaqué très fort ce week-end, mais sur certaines spéciales, il nous manquait simplement de la vitesse de pointe. Et puis, nous avons affronté ici deux cadors du WRC-2, il ne faut pas l’oublier. »
Après la petite erreur de Fernémont dans l’ultime spéciale, Gino Büx terminait à seulement 8"7 de son adversaire, à la quatrième place, après une course légèrement perturbée par des soucis de freins le samedi. Mais c’est surtout le manque d’expérience de Gino sur les spéciales du Condroz avec une voiture de pointe qui lui a joué des tours. Maxime Potty, contrarié par des petits soucis de moteur le samedi et une crevaison dimanche matin, terminait à la cinquième place, après la sortie de Xavier Bouche, devançant Jos Verstappen, qui concluait son premier Condroz sans commettre d’erreur et en décrochant une deuxième victoire dans la BRC Master Cup. Le Hollandais a naturellement pu profiter de l’expérience, à sa droite, de Renaud Jamoul, qui s’était imposé l’an dernier aux côtés de Stéphane Lefèbvre.
Bastien Rouard et Charles Munster, le Champion Junior qui disputait son premier rallye au volant d’une Skoda Fabia Rally2, clôturaient le Top 8, devançant Roger Hodenius et John Wartique.
(communiqué de presse)